Association des Piégeurs Agréés de Savoie
     
      >>> CHAPITRE 13: LES TECHNIQUES DE PIEGEAGE.
     
   

PIEGEAGE AU TAS DE FUMIER.

   

Ce mode de piégeage est trés utilisé sur les territoires de chasse où le piégeage s'opére toute l'année.
Ces emplacements doivrent être créés par le piégeur.
les piéges adaptés au piégeage au tas de fumier sont les pièges à lacet.

Une fois l'emplacement choisi, enfoncer dans le sol un ou deux piquets de bois. Fixer à chaque piquet de une à trois chaînes d'une longueur supérieure à un mètre pour servir à relier les lacets des pièges. Recouvrir les piquets de fumiers de lapins, de bovins ou d'ovins sur environ 50 cm de hauteur.
Les amorces (appât sans piège) puis les appâts seront fixés au piquet central sur le tas de fumier, tandis que les pièges à lacet seront disposés et dissimulés sous des déchets de foins autour du tas de fumier.
Des appâts seront également dissimulés sous un peu de poussière de foin, pour ne pas attirer les corvidés ou les rapaces.

Dans le cas d'une préparation avec deux tas, il faudra poser un piège entre les deux emplacements.

     
   
PIEGEAGE AU JARDINET.

Le piégeage au jardinet consiste à créer un espace clos, dans lequel est disposé un appât, généralement carné. Seul subsiste un passage étroit de la largeur du piège que l'on veut employer, piège à lacet, collet à arrêtoir.
Le jardinet est fait d'un assemblage de branche, un empilement de pierre, on peut également se servir d'un arbre creux à sa base.
Le jardinet comme l'enceinte pour un piège à appât se confectionne à l'avance, cela permet d'habituer les prédateurs à ce nouvel environnement. On amorcera régulièrement pour inciter les prédateurs à fréquenter régulièrement ces emplacements.
La hauteur du jardinet ne sera pas inférieure à un demi-mêtre, les branchages seront penchés vers l'extérieur.
Le jardinet sera de préférence couvert de branchage et le pourtour protéger du grattage des animaux avec des épineux. Lors du choix de l'emplacement il faut veiller à prévoir le point d'attache du piège.
L'attache mobile a la préférence des piégeurs expérimentés, car sans cette précaution l'animal capturé risque de détruire votre travail.

 
 PIEGEAGE AU PENDU.

Le piégeage au pendu doit être utilisé, en plaine ou du moins là où existe un espace découvert comme une prairie en bordure de bois.
Le principe est de suspendre à une branche un appât. Une pie ou un geai mort sont souvent utilisés pour leurs différents contrastes de plumage. L'appât sera placé à environ 0.70m de haut pour les mustélidés et 1.30m pour les renards.
On disposera sous l'appât plusieurs pièges à lacet correctement cachés.

Le prédateur attiré par les balancements de l'oiseau dû au vent , cherchera à s'en emparer sans la moindre prudence.

PIEGEAGE A LA BUSE.

Ce mode de pose est réservé aux massifs forestiers fréquentés par les sangliers.
Le principe est d'enterrer une buse en béton d'une soixantaine de centimètres dans un talus, disposer l'appât à l'intérieur, et disposer des pièges à lacet sur son pourtour.

   

    PIEGEAGE AU TAS DE SABLE.
   

Cette technique a été mise au point pour le piège à lacet de marque bélisle, mais elle est utilisable pour les autres pièges de même catégorie.

En plaine, dans un champ ou en sous bois répandre l'équivalant d'un seau de sable sur l'emplacement choisi, au centre du tas de sable disposer les amorces. Dès que les prédateurs viennent régulièrement s'emparer de celle-ci, tendre les pièges à lacet aux emplacements où les empreintes sont les plus nombreuses.
Le lacet de patte du piège étant relié à une attache fixe ou mobile par l'intermédiaire d'un émerillon.

     
    PIEGEAGE A L'AIDE DE BOITE A FAUVES.
   

Les boites à fauves capturent aussi bien les petits carnassiers que les renards adultes.
La boite à fauve peut être classé en deux types.
la boite de passage qui comporte deux ouvertures et un système de déclenchement central et la boite à appât avec une seule entrée.
La boite de passage, s'installe sur un sentier de piégeage qui aura été préparé et entretenu de longue date. La boite est posée en coulée.

Chaque entrée est encadrée par des claies disposées en forme d'entonnoir d'une longueur minimale d'un mètre.
La hauteur de la claie doit être supérieure d'environ cinquante centimètres de la hauteur de la cage. Le but des claies est de guider le prédateur vers le piège et de le faire renoncer à faire demi-tour.
Les claies se réalisent avec des branches taillées en pieux et enfoncées dans le sol. Les branchages sont entrelacés entre chaque pieu de façon à rendre ces barrières impénétrables.
La boîte est légèrement enterrée dans le sol afin d'amener le niveau du fond au niveau du sentier. Le fond de la boite doit être recouvert de terre de manière à ce qu'il n'y ait pas de changement brusque pour la vue ni au toucher des coussinets de la patte de l'animal.

Les boîtes à deux entrées peuvent être placés le long d'un grillage de poulailler, sur un ponceau enjambant un ruisseau, le long des murs, dans les habitations.

Hors coulée, le type de boîte à une entrée peut être placé le long des chemins, incorporées dans les grillages d'une volière, le long des murs, dans des ruines, dans les habitations, en gueule de terrier, etc. Le type à une entrée fonctionne de préférence avec un appelant vivant ou des appâts placés à l'intérieur.

     
    PIEGEAGE DANS L'EAU.
   

Autre méthode réalisable avec le piège à lacet.
Le piégeage à l'eau est utilisée dans les torrents de montagne mais également dans les petits ruisseaux de plaine.
Le piège sera tendue sous l'eau en bord du ruisseau relié à un point fixe ou mobile, sa palette sera recouverte d'une pierre plate (la palette pourra être durcie en plaçant en dessous un morceau de mousse artificielle).
L'appât sera posé à environ 80 centimètres du piège sur une pierre affleurant la surface de l'eau et recouvert d'une pierre pour le tenir en place.
Le prédateur voulant se saisir de l'appât, posera la patte sur la pierre piégée émergent de l'eau, le piégeur aura au préalable supprimé les autres pierres affleurantes lors de la préparation du piègeage.
Ce mode de pose est déconseillé quand il y a présence d'espèces protégés, loutres ou castors sur le secteur.

     
    PIEGEAGE A APPAT VEGETAL.
   

Le piégeage à l'aide de pièges en X (conibear)ou livres de messe permet une bonne régulation des ragondins et des rats musqués.
Pour la pose de ces pièges sur les berges des ruisseaux on aménagera l'emplacement à la pelle pour disposer le piège à une dizaine de centimètres au-dessus du niveau de l'eau, plus, si le niveau n'est pas constant.
Les appâts, pommes ou carottes, seront embrochés sur les tiges de détente du piège et légèrement recourbés pour les maintenir en place.
Le livre de messe est simplement coincé dans le terrain tandis que le conibear sera maintenu par deux piquets de bois insérés dans chaque boucle du ressort.
Les pièges seront reliés par une chaîne ou un câble d'acier à un point fixe, pour le cas où ils tomberaient à l'eau avec sa prise et risquerait d'être entraîné par le courant.

     
    PIEGEAGE AU FAUX NID.
   

Les mustélidés sont friands d'œufs, l'utilisation du piège à œuf trouve son utilité dans ce mode de pose.
Dans la nature on placera ce piège au pied d'une souche d'arbre, d'un buisson, d'une haie ou dans des ruines.

Le piège à œuf sera posé dans une cuvette creusée dans le sol, on masque le piège avec de la vieille paille prise dans un poulaillé. L'œuf est collé sur la cuillère du piège avec du blanc d'œuf ou une colle inodore du commerce genre "colle à rat", il peut également être fixé par un fil le traversant de part en part mais l'œuf risque de se vider et son allégement déclenchera la fermeture des mâchoires.

La pose du piège à oeuf dans une caisse fermée est une bonne solution car cette disposition offre de nombreuses garanties de sécurité, le piège n'est plus neutralisé de jour et l peut être relevé par le piègeur dans la maténée au lieu des 2 heures suivant le levée du soleil réglementaire.
Une ouverture d'un diamètre de dix centimètres est suffisant pour laisser passer les fouines.

ATTENTION L'OEUF EST LE SEUL APPAT AUTORISE SUR LE PIEGE A OEUF.

     
    POSER UNE BELETIERE.
   

La belettière est un piège très simple, peu coûteux et dont le rendement est surprenant, si toutefois elle est placée correctement.
Le sol doit être creusé sur toute la longueur de la boite, de façon à créer un léger dénivelé. Il faut placer la beletière, l'entrée sur la partie de la déclivité venant affleurer le terrain, le fond, par conséquent, sur la partie la plus profonde. Ainsi, la planche à bascule se présente droite à l'animal et il rentre plus volontiers dans la boite. De plus le basculement se fait mieux.
On peut avant la pose mettre la belettière quelques jours dans du fumier de lapin ou introduire une souris dans celle-ci pour la rendre plus attractive. Il est également rentable de placer sa première prise sous le piège pour prendre la famille complète.

Bien que les belettes ne soient plus piégeable depuis 2002, il est possible de faire un modèle plus grand qui sur le même principe capturera les lapins de garenne ou les mustilidés.

     
    PIEGEAGE DES BECS DROITS.
   

Les becs droits (pie bavarde, corbeau freux et corneille noire) sont incontestablement des pillards de nids et des dévoreurs de canetons et de passereaux.
Pour les réguler, la corbeautière est d'une grande efficacité.
Pour le choix de son implantation, il faut veiller à ce que quelques grands arbres soient à proximité car les corneilles se percheront toujours pour observer les environs avant de se décider à descendre dans la cage.
Une corbeautière bien placée sera prenante toute l'année.
Deux ou trois appelants choisis en fonction de l'espèce recherchée suffisent. Il est facile de s'en procurer auprès de piégeurs qui ont déjà des cages opérationnelles.
Vos appelants pourront être baguées pour ne pas les confondre avec leurs congénères à réguler.
Comme appâts, les déchets carnés et les pommes de terre cuites conviennent.

Dès lors que plusieurs oiseaux sont entrés dans le piège, le piégeur aura soin de les enlever une fois la nuit tombée avec une épuisette. Sans cette précaution, si leurs congénères à la vue perçante, s'aperçoivent de la manœuvre, plus aucune prise ne se fera.

Les appelants devront toujours avoir à leur disposition nourriture et eau dans la cage.

Il est bon d'incorporer dans le grillage d'une corbeautière une boite à fauve. La boite à fauve régulera les prédateurs qui ne manqueront pas de s'intéresser à la nourriture ou aux oiseaux.

La corbeautière fixe est plus adaptée pour la capture de la corneille et du freux. La cage à pie transportable circulaire ou rectangle donne d'excellents résultats sur les pies qui sont moins sociablent et ne supportent pas d'intrus sur leurs territoires.

     
    PIEGEAGE EN COULEE.
   

Le piégeage en coulée est de loin le plus prenant, car le piège est posé sur le passage habituel des nuisibles. Une fois la coulée repérée, il convient de choisir le piège adéquat, le piège à lacet ou collet sont les seuls autorisés pour ce mode de pose en terrain non clos. La pose proprement dite dépend du modèle utilisé, mais en général le piège sera enterré jusqu'au niveau du sol avec une légère couverture sur le lacet. Dans tous les cas l'environnement ne sera pas modifié, et le piégeur se déplacera lors de la pose et des visites hors de la coulée du prédateur.

     
   
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